
Hantés – Anne Fakhouri
Samuel, seize ans, vient de quitter son lycée parisien pour un établissement de banlieue en espérant que sa scolarité s’y déroulera mieux. Il est instable Samuel, sujet à des troubles psychologiques. La mort récente de son beau-père flic n’a rien arrangé : Samuel l’aimait beaucoup et savoir qu’il passe pour un ripou le révolte. Il cherche à en savoir plus sur les conditions de sa mort.
Il se lie d’amitié avec Darius, adolescent au moins aussi étrange que lui. Il s’avère rapidement que tous deux voient des fantômes qui se matérialisent quand ils sont ensemble. Pas n’importe quels fantômes : en particulier celui d’un jeune Noir qui ressemble à un enfant soldat.
Beaucoup de choses m’ont semblé aller bien trop vite dans ce roman : l’intrigue démarre sur les chapeaux de roues, ce qui n’est pas un mal, mais tout s’enchaine trop rapidement. Certains personnages ou événements semblent tombés du ciel sans grande relation avec ce qui précède. Les personnages eux-mêmes, en dehors de Samuel, ne sont pas assez développés pour qu’on s’attache à eux et qu’on comprenne leurs motivations (qui est le père de Darius ? celui de Joanna ? et Lartige, quelle est son importance ?).
Hantés suit le schéma traditionnel de l’enquête menée par des adolescents qui se montrent plus perspicaces que la police. Anne Fakhouri a eu à cœur de traiter d’un sujet rare : le génocide rwandais. Celui-ci s’impose à un adolescent de nos jours à travers des hallucinations. Malheureusement, les deux univers restent juxtaposés, artificiellement liés par une intrigue policière complexe car peu explicite.
A noter que la couverture de Hantés est la même que celle de l’excellent roman de Tarun Tejpal, La vallée des masques (un des meilleurs romans que j’ai lus l’an passé).
Anne Fakhouri sur Mes Imaginaires
Hantés, Anne Fakhouri, Rageot (Thriller), août 2013, 213 pages, 9.90€


One Comment
Yv
Ah oui, en passant j’ai remarqué tout de suite cette couverture très réussie de La vallée des masques