
Rohan au Louvre – Hirohito Araki
Alors qu’il n’est encore qu’un jeune mangaka en herbe de dix-sept ans, Rohan Kishibe passe l’ é té dans l’auberge de sa grand-mère. Il y rencontre une mystérieuse jeune femme qui lui parle du tableau le plus sombre du monde, peint au Japon trois siècles plus tôt par un homme qui fut exécuté pour avoir abattu l’arbre à l’origine du précieux pigment sombre. Elle n’a que le temps de lui dire que ce tableau est désormais au Louvre, puis elle disparaît dans la nuit, accablée semble-t-il par un chagrin d’amour.
Dix ans plus tard, Rohan décide d’aller à Paris pour voir le tableau. Il se rend au Louvre où il apprend qu’il est conservé dans une réserve désaffectée où plus aucune pièce ne se trouve entreposée. Il y descend avec un conservateur, une traductrice et deux pompiers. Il en remontera seul.
Rohan au Louvre est le premier manga de la collection de bandes dessinées des éditions du musée du Louvre. Mais pas la première bande dessinée puisque cette collection compte déjà cinq titres dont au moins deux magnifiques : Période glaciaire de Nicolas de Crécy et Aux heures impaires d’Eric Liberge. Ce Rohan n’est pas un nouveau venu puisqu’il fait partie d’une série d’aventures, Jojo Bizarre, que je ne connais pas.
Au premier abord, ce manga surprend par son grand format (européen, alors que le sens de lecture est japonais) et ses couleurs où dominent le rose et le bleu, rapidement difficiles à supporter. Il paraît que les fans de Hirohiko Araki s’y retrouveront, tant mieux pour eux, pour ma part, je n’aime pas ce graphisme flashy avec un héros à la mèche perpétuellement dans le vent et une espèce de couronne bleue à l’envers qui lui ceint le front. Même les proportions de son corps et ses postures sont risibles.
L’idée du tableau maudit n’est pas révolutionnaire, mais donne lieu à une belle scène horrifique dans les sous-sols du Louvre, la seule certainement que je retiendrai de ce manga qui pour être atypique et faire partie d’un projet très intéressant n’en est pas moins oubliable.
Rohan au Louvre, Hirohito Araki, Futuropolis / Musée du Louvre, avril 2010, non paginé, 19,50€

