
Les Larmes d’Artamon / 3 – Sarah Ash
L’empereur Eugène le mégalo a déclenché le pire : il s’est servi des larmes d’Artamon pour ouvrir la porte du serpent et être lui aussi possédé par un dragon. Se faisant, les autres dragons se sont enfuis de leur prison de ténèbres et ont investi un humain. Andreï, le propre beau-frère d’Eugène est du nombre. Grâce à leurs humains, les dragons peuvent communiquer, préparant leur vengeance.
Mais de son côté Enguerrand, roi de Francia, tente de rassembler les différents morceaux de la relique de saint Sergius qui jadis avec sa crosse vainquit le Drakhaon. Il n’hésite pas à piller un monastère qui renferme de précieux écrits sur les descendants d’Artamon, ses cinq fils qui se déchirèrent jadis pour le pouvoir. Car Enguerrand se croit possédé par un ange, investi d’une sainte mission… au nom de laquelle c’est aujourd’hui Eugène et Enguerrand qui se font la guerre, tandis que Gavril Nagarian, le Drakhaon d’Azhkendir sorti de sa prison doit arracher le mage Linaius au bûcher, à la barbe des chevaliers de l’Ordre qui ont juré sa perte.
Après deux volumes d’une série très dynamique, j’ai été un peu déçue par ce dernier tome qui fait durer l’histoire un peu trop longtemps. On passe d’un personnage à l’autre (toujours très nombreux) sans que l’action progresse vraiment, ce qui plombe l’intérêt du lecteur. La longue marche de Kiuikiu par exemple vers son eau de Jouvence est beaucoup trop lente. Ce qui faisait vraiment l’intérêt des deux premiers tomes (la lutte intérieure entre l’humain et la bête) n’a plus lieu d’être puisque chacun est investi d’un dragon, ou bien s’en est débarrassé. Gavril a beau se dégoûter lui-même, on connait le sort que subit toute jeune fille qui passe près de lui quand il a soif de sang. Ce qui demeure encore c’est bien sûr la lutte entre les descendants d’Artamon, avérés de longue date ou récemment reconnus. Le chaos l’emportera-t-il ? C’est l’habituelle question.
Un cycle finalement divertissant, plus dense que bien d’autres et doté de personnages suffisamment complexes pour retenir l’attention parmi la production actuelle.
Les Larmes d’Artamon / 3 : les enfants de la porte des serpents (Children of the Serpent Gate, 2005), Sarah Ash traduite de l’anglais par Colette Carrière, Bragelonne, août 2007, 534 pages, 22€

