
La spirale de Lug – Jonas Lenn
Un curé des plus iconoclastes vient d’être assassiné. L’inspecteur Bardet, chargé de l’enquête, fait appel à John Coolter et Isidore Quincampoix. Les deux investigateurs de l’étrange se rendent sur place, dans la Sarthe. Après inspection de la bibliothèque du père Wallace, ils partent rapidement sur les traces des géants antédiluviens habitant aujourd’hui encore des mondes parallèles.
Coolter et Quincampoix n’en sont pas à leur première enquête. L’Anglais loquace et le Français à lunettes sont tous deux membres de l’Institut d’Ethnocosmologie Appliquée qui a pour vocation « l’investigation rationnelle des phénomènes paranormaux liés aux diverses représentations cosmologiques humaines (hantises, mythimages, Chipougnes, abstractions mythogénétiques, attracteurs étranges, etc.) ». Heureusement pour le commun des mortels passionné d’occulte et autres phénomènes étranges, les éditions La Clef d’Argent ont décidé de rendre publiques les enquêtes de l’I.E.A. sous la plume de Philippe Gindre, Christian Hibon, et aujourd’hui Jonas Lenn (qui a déjà pris en main le destin des deux enquêteurs pour une nouvelle du recueil Bienvenue à l’I.E.A.).
L’écriture, à la fois désuète et dynamique, recourt aux situations les plus classiquement rocambolesques et aux tournures qui fleurent bon autrefois (« Nous sommes faits ! glapit Quincampoix« ). Le lecteur est ainsi transporté dans un feuilleton de l’étrange qui se décline selon les codes du genre. Pas de surprise donc, mais une lecture très plaisante, truffée de références littéraires (à Tolkien, Lovecraft, Arsène Lupin…) et d’érudition au service d’un agréable divertissement qui constitue, après de nombreuses nouvelles, la première incursion de l’auteur dans le domaine du romanesque.
Jonas Lenn sur Mes Imaginaires
La spirale de Lug, Jonas Lenn, La Clef d’Argent (Ténèbres et Cie n°7), mai 2005, 139 pages, 9€

